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La petite écurie des Fontanelles
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8 avril 2007

Equitation post-partum

Aujourd'hui c'est ma journée, et tout doit être au mieux, alors, limitons la casse, puisqu'on ne peut lutter contre certains facteurs. C'est non seulement la célébration de mes 30 ans, mais c'est aussi, comme l'a souligné mon amie Sonia, mon premier anniversaire avec Angel.

Aujourd'hui, je vais -enfin- remonter à cheval. Au diable la rééducation du périnée. Je m'en occuperais plus tard. Merci de ramasser précautionneusement mes organes si je les perds en cours de route.

Un, deux, trois, me voilà en selle. Moi et mes 6 kilos en trop : cette bouée que je me traîne avec dégoût et qui m'encombre à peine assise sur le dos de mon Hémy.

Toutes les conditions ne me sont pas favorables :

Hémy n'est pas mon meilleur cheval. J'en suis le naisseur, et je l'ai débourrée seule. Je l'avais tellement préparée depuis sa naissance que monter sur son dos a été une évidence, aussi bien pour elle que pour moi. Elle est l'enfant chéri de la maison, et cela pour deux raisons : elle est la fille de Lulu, et nous l'avons vu naître et grandir. Pourtant, je la connais moins que les autres. Je suis passée à côté d'elle pendant deux ans. Je vous raconterais peut-être cela une autre fois. Du coup, je me sens moins à l'aise sur sa selle que sur l'un des trois autres chevaux de la maison.

Aussi, Hémy n'a pas travaillé depuis juin dernier. Enceinte, je lui ai préféré le grand Sire, le cheval de confiance, de ceux qui se casseraient une jambe plutôt que de vous faire tomber. Alors, Hémy est montée en gaz, elle est sur l'oeil... Grasse comme un loukoum et remontée comme un coucou, cette minuscule jument a définitivement du sang.

Hémy a des qualités qui sont aussi des défauts pour certains.

Nous partons tranquillement. Les grillages qui parasitent le passage de la voie communale (bienvenue dans le Médoc) ne nous permettent pas de démarrer fort de toutes façons. Mon assiette (1) me semble intacte, les sensations que j'ai avec la bouche de ma jument aussi. Je la sens réactive à ma jambe, c'est plutôt réconfortant.

Dès les premières foulées de trot, quelques centaines de mètres plus loin, je déchante. J'ai perdu la fixité de ma jambe, et je ne me sens pas en place. Un autre mal vient s'ajouter à ces problèmes : je n'ai pu enfiler un soutien-gorge de sport. Je ne concevais pas de monter à cheval sans soutien-gorge spécifique avec ma poitrine habituelle, il est donc évident que là, je souffre le martyre et je maudis Dame Nature de subir ainsi les désagréments de l'allaitement...

Je me résigne à contraindre Hémy à un tout petit trot de travail, car c'est encore au trot assis que je me sens le mieux. Les bois ont changé en presque une année et Hémy est à deux sabots de monter littéralement aux arbres dès qu'une nouveauté l'émeut, ou bien qu'un lézard se faufilant entre les herbes la surprend.

Ma voix l'apaise et la rassure. La confiance est toujours là, c'est déjà bien.

Demain ou après-demain, nous ressortirons, entre deux tétées. Et ainsi de suite. Et tout ira mieux, très bientôt. Parce que qui dit pratique, dit maîtrise.

Et mardi, j'appellerai la sage-femme.

 

 

 

 

 

 

 

hemy

 

(1) Assiette : Aisance et équilibre du cavalier qui lui permettent d'accompagner les mouvements du cheval.

 

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