Merci Papa chéri
Cela s'est passé il y a deux jours, mais les documents n'ont quitté mon sac qu'aujourd'hui. Il m'a fallu un peu de temps pour prendre du recul.
Et parce que j'avais déjà tout dit là, il me suffit aujourd'hui de faire un retour sur ce texte parce qu'aucun de mes mots aujourd'hui ne saurait mieux exprimer ma joie que ceux écrits ce jour-là...
Ce blog, qui se veut être la preuve écrite de mon adoration pour nos chevaux, me semble le lieu idéal pour aujourd'hui, te faire part de mes remerciements...
Ton cheval, celui dont les papiers portaient ton nom, je m'en occupe avec toute l'énergie et l'amour que j'ai en moi, depuis ce jour de 1994 où nous l'avons ramené ici.
Quand le pseudo-ponte de l'endurance clamait haut et fort de le mettre au pré et d'arrêter de vouloir faire courir ce genre de chevaux, moi je le regardais droit dans les yeux et je lui disais "Tu verras que j'ai raison". Et j'ai eu raison. Même si j'avais eu tort, de toutes façons, j'aurais essayé quand même, avec toute la volonté du monde. Comme je le fais pour Hémy...
Sirocco est, tu le sais, le cheval qui m'a offert les plus belles places. Et qui m'a fait vivre les plus beaux moments, au même niveau qu'Ulla, ma petite chérie qui me manque à en crever.
Il est mon compagnon de vie, celui qui m'a aidée à devenir adulte. Il est ce rêve fou devenu réalité. Le témoin de mes souffrances, le témoin de mes joies.
Sirocco, je ne le laisserai jamais. Je crois que je l'ai prouvé par ma dévotion totale envers lui, et je crois que je le prouve encore chaque jour, en prenant soin de le garder beau et en forme du mieux que je le peux.
Ton Sirocco, ça a toujours été mon Sirocco. Parce que les moments que je passe avec lui, à enfouir mes narines dans son encolure, personne ne peut nous les voler. Le voir offrir son chanfrein et son front à ma brosse me comble.
Sirocco je l'aime viscéralement, d'une façon quasi-maternelle, au point d'arborer sa représentation sur mon ventre.
Merveilleux Sirocco que j'aime, entretient et cajole depuis plus de 17 ans, et que tu as enfin accepté de me donner. Plus qu'une jambe, plus qu'un pied, tout en entier...
Personne ne voudrait d'un cheval de presque 23 ans, mais moi je savoure chaque moment avec lui, chaque sortie sur son dos, comme au premier jour. J'ai renoncé à expliquer cela aux autres, ceux pour qui un cheval retraité est un cheval heureux.
Un cheval de 23 ans, ça ne vaut plus rien. Mais Sirocco, lui, il est bien au-delà du temps qui passe et il vaut tellement que je ne saurais l'exprimer. La perte d'Ulla qui continue à me lascérer le coeur n'a fait que renforcer mon amour pour lui.
Le moment où tu m'as fait ce cadeau si précieux à mes yeux est enfin arrivé.
Merci, Papa, merci.