A Philippos
Si le mot d'ordre qui régit les séances de longe d'El Qahirah ou de Zarda est rigueur, celui des séances de longe de Sirocco serait plutôt complicité.
En attendant Johnny pour de nouvelles chaussures, Sirocco et moi partageons entre midi et deux un moment de détente et de complicité. Il parade pour mes yeux seuls et c'est un spectacle dont je ne me lasserai jamais.
Sirocco n'est plus tout jeune, et il connait la chanson. Il sait qu'on s'échauffe avant de galoper. Et il sait aussi qu'il a le droit à des petites pauses. Le temps d'arracher un brin d'herbe, ou de faire couiner une des filles agglutinées de l'autre côté des rubans électriques, privilèges que son âge mûr lui confère.
A 22 ans, il a gardé intacts l'amplitude, la grâce et l'équilibre de ses allures. Il est d'une formidable aisance sur le cercle. J'espère que Zarda a bien retenu la leçon du maître.
En fin de séance, sans jeu de mot aucun, nous cédons à la délicieuse tentation d'aller embrasser du bout des lèvres notre velour d'entier. Que j'aime ces deux gris...