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La petite écurie des Fontanelles
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12 juillet 2007

Emois et moi

Virée dans l'Aveyron lundi et mardi dernier. Officiellement pour descendre un véhicule sur Bordeaux, officieusement parce qu'il y en a deux là-bas à qui je pense tous les jours et qui me manquent atrocement. Parce qu'avec eux, toute communication par téléphone ou par e-mail est impossible, forcément, rappelons qu'ils ne sont que des chevaux !

Au fur et à mesure que la route rétrécissait, je les cherchais des yeux, quand, enfin, je les ai trouvés ! Ma Lulu n'a pas une robe ordinaire, n'est pas (né pas ?) isabelle qui veut... Et pourtant dans ce pré là, il n'y a pas que des chevaux ordinaires.

Deux jeunes folichons aux robes tachetées et aux yeux bleus pour l'un d'entre-eux ; une ponette shetland pie rouge, aussi gluante qu'un goudron fondu, accompagné d'un hongre alezan à l'allure sportive et la beauté arabe de monsieur Sirocco accompagnent ma vieille Lulu sur ces hectares de prairie. Respectivement de gauche à droite :

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Ma fidèle Lulu, mon  " petit poney " pour le meilleur et pour le pire. Je crois bien que le pire nous le vivons actuellement. Du "haut" de ton mètre 43, tu étais si solide, si fiable, si courageuse et si forte. Tu as avalé tant de bornes, et moi, j'étais toujours le pied sur le frein ! Je ne cessais de te répéter qu'il fallait ralentir, toi, tu ne pensais qu'à les doubler sur la piste. Ces temps-là sont révolus.

Ton caractère s'est adouci car ton état de santé ne te permet plus d'être la tête brûlée, la dominante du groupe. Je t'ai vu si petite et si fragile, toi qui m'avait toujours parue si grande parce que dans ta tête tu étais forgée à l'acier trempé. Ça m'a fait très mal, petite Ulla.

Les traitements et les désensibilisations aux allergènes ont leurs limites. Nous les avons atteintes. Je crois à présent que jamais tu ne respireras de nouveau comme avant. Si tu étais ici, aux Fontanelles, tu serais morte. Ce départ sur des terres nouvelles, meilleures pour ton asthme, t'a sauvée. Alors je croise les doigts et je pense fort à toi pour que ta santé s'améliore. C'est sans doute trop espérer, alors au moins, je voudrais que ton état n'empire pas.

P1010019

Je n'avais pas résisté à la tentation d'emporter une selle avec moi. Sirocco était soi-disant en grande forme, et je lui devais bien de m'en assurer, non ?

Lundi après-midi, malgré un emploi du temps chargé, j'ai monté le grand sire quelques instants. Choix peu perspicace de ma part, j'avais pensé le faire travailler un petit moment dans le grand pré situé à l'opposé du sien. La photo ci-dessous ne vous le dira pas mais j'ai l'honnêteté de vous l'avouer : cette prise de contact après des mois de séparation (grossesse et éloignement...) a été extrêmement frustrante. Je ne l'ai pas reconnu. J'ai cru aussi qu'il ne me reconnaissait pas. Ou bien je n'en sais rien... La magie avait disparue. Et pourtant, elle ne nous avait jamais quittés depuis août 1994, malgré les coups durs, et surtout dans les grands moments que nous avons partagés tous les deux.

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Libéré, Sirocco rejoignait ces semblables avec une vigueur telle qu'elle ne fit qu'exacerber ma frustration. Avait-il toujours envie (et besoin ?) de me porter sur son dos ?

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Mardi, convaincue que je ne devais pas rester "là-dessus", j'ai pris le temps de revêtir une vraie tenue de cavalière (et quelle tenue, c'était mes couleurs de course, avouez que je ne passe pas inaperçue !). La magie tient-elle à la couleur turquoise ? C'est à n'y rien comprendre. Le grand était de nouveau mon grand. Réceptif, fébrile, l'oeil rivé sur la piste et se jouant des perturbateurs (nous avons notamment traversés une zone de loisirs où des enfants s'éclataient -dans tous les sens du terme- sur un parcours d'accrobranches), en avant, s'élançant avec puissance sur toutes les montées, répondant à la moindre de mes demandes, un petit doigt me suffisait pour lui indiquer sur quel pied galoper, j'étais de nouveau sur le cheval parfait. J'avais 17 ans, et pour la première fois, je montais un pur sang arabe.

La photo ci-dessous ne vous dira rien de plus que mes mots. Nos retrouvailles se sont célébrées dans les chemins les plus escarpés, loin de l'appareil photo. Mais peut-être qu'un détail pourrait expliquer ce retournement de situation ?

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Puis, de retour à l'écurie où mon enfant chéri m'attendait en compagnie de mon père (chéri également, même si, même si...), j'ai voulu partager ce moment avec celui-ci (mon enfant chéri, pas mon père, réfléchissez deux minutes ! ). Sa main gauche, invisible sur la photo tenait la rêne. Bon concours de circonstances, du fait qu'Angel est dans sa période "tout à la bouche", qui m'a fait espérer que ce n'était peut-être pas un hasard. Soyons patients, l'avenir nous le dira...

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