Endurance Cleyrac - 19/07/09

Lieu : Cleyrac (33)
Date : 19 juillet 2009
Épreuve : Amateur 1 Grand Prix Endurance (90 km à vitesse libre).
Couple engagé : Hémy/ Sophie
Objectif : Cette foutue qualification pour éventuellement, courir sur une 130 km.
Résultats : My pony is just wonderful !

Unique engagée de la catégorie, la course s'avérait problématique au niveau de la gestion avec un point crucial : éviter à Hémy de parcourir ces 90 km seule. Les intempéries qui ont précédé la course auront joué en notre faveur, l'épreuve des jeunes chevaux a été décalée du samedi au dimanche. Ce concours de circonstance a fait que nous étions une dizaine au départ de la 90 km. Seules dans notre catégorie, nous n'avions aucun intérêt à partir sur les chapeaux de roues, notre seul impératif étant de terminer à plus de 12 km/h.

Nous parcourons la 1ère étape dans un rythme raisonnable en compagnie de deux cavalières.

A l'arrivée de cette première boucle, seule Hémy passe un vet gate*, les autres chevaux sont présentés au contrôle vétérinaire** à 30 minutes. Hémy est présenté en une dizaine de minutes. C'est loin d'être extraordinaire, mais on fait avec. On aurait sans doute pu la présenter un peu plus tôt car elle est mesurée à 48 pulsations/minute mais son côté émotif nous rend (trop ?) vigilant. Le décalage des temps de repos me propulse en tête sur la seconde boucle : j'ai 40 minutes d'arrêt (plus le temps de récupération de ma jument), eux ont tous 60 minutes.

Hémy repart sur la seconde boucle, sans trop se laisser perturber par les chevaux qui nous croisent (les boucles avaient toutes un départ et une arrivée communs. Je décide de laisser mes deux camarades de la première boucle derrière, je n'attends personne et je continue dans le rythme de ma jument. Un groupe de cavaliers nous rejoint. Après quelques kilomètres à leur côté, je prends la décision de les laisser filer et de garder Hémy dans ses allures. Leur galop n'est pas le nôtre, Hémy est habituée à travailler calée dans un galop de 18 km/h. Hémy s'énerve et même plus...

Je ne cède pas. Quelques kilomètres plus tard, elle s'est calée dans son propre rythme et je me réjouis de cette décision.

Hémy aura fait plus de 20 kilomètres seule sur cette étape. Petit cafouillage à l'entrée du second vet gate où je perds beaucoup de temps à entrer ma jument, mon assistance est retenue par d'autres obligations (une carte vétérinaire à faire pointer et un petit blond à canaliser). La jument est sur l'oeil, elle s'émeut du moindre équidé qui passe à proximité. Tout semble ok si ce n'est le transit qui est ralenti. Avant de repartir pour la 3ème boucle, nous la présentons au test de Ridgeway***. Le test est satisfaisant : 44/46.

Départ seules de nouveau sur la 3ème boucle avec beaucoup d'émotions. Puis nous sommes rejointes par deux cavaliers. Nous terminons cette course en compagnie de l'un d'eux, l'autre a décroché à quelques kilomètres de l'arrivée. Hémy est très courageuse sur cette dernière boucle. Je l'aide quand cela est nécessaire, à pieds en marchant dans les côtes et en footing dans les descentes. Jamais elle ne cale, elle n'hésite pas à relancer et ne souhaite pas céder les relais à son dernier compagnon de route. Sur la ligne d'arrivée, petite naine est superbe. Les 90 km ont été parcourus à 13.5 km/h (temps de récupération inclus dans la moyenne).

Je la rentre au contrôle final avant le délai de 30 minutes. Elle est alors à 48 de f.c. Ses allures sont très souples et régulières, son transit est bien fonctionnel de nouveau, les vétérinaires soulignent qu'elle est très bien et étonnamment mieux qu'au kilomètre 60. Mon incroyable petit cheval m'a donné raison. Et a donné tort à d'autres.

Hémy est donc classée 1ère de cette course (et aussi dernière, si cela peut vous faire plaisir), mais surtout, elle obtient en se classant sur cette épreuve, le droit de courir sur 130 km. Ma grande satisfaction, cela a été de la voir ce matin, partir au pré comme un feu follet quand j'ai ouvert les paddocks, comme si la veille avait été un jour comme un autre.

La couche de pommade :

Mille bravos à ma petite chérie.

Hémy tient tellement de courage et de dignité de sa maman, comment pourrais-je ne pas croire en elle, ne pas l'aimer tout simplement ?

Un grand merci à l'assistance qui a bondi hors du lit à 3h30 du matin pour nous accompagner et nous aider de son mieux tout au long de cette journée. Les E.S.C.L.A.V.E.S. étaient (dans l'ordre alphabétique et par âge croissant) : Angel, Julien et Philippos.

Merci aussi à Marianne qui nous a permis de finir la course sans aucune tornade blonde entre les pattes.

Toute ma gratitude envers les professionnels qui suivent Hémy ou qui me conseillent parfois, ainsi que pour mes deux cavalières intérimaires qui font toujours du très bon travail (Carole et Pascale).

Mais aussi, une tendre pensée à mes amis qui m'ont soutenue ces derniers temps et qui ont pensé à nous. Certains n'ont pas hésité à le manifester, ça m'a fait chaud au coeur. Ils savent qui ils sont.

Explication de texte :

*vet gate : Le cheval n'a le droit de passer la porte de l'aire vétérinaire que lorsque son rythme cardiaque est en dessous de 56 pulsations/minutes, faute de quoi le cheval est refoulé (parfois, 2 présentations sont autorisées). Une fois que le vétérinaire s'est assuré que le cheval est bien en de-ça de ce seuil de récupération, il contrôle d'autres éléments métaboliques significatifs puis observe les allures du cheval afin de déceler une éventuelle boiterie. il est intéressant d'avoir un cheval avec un bon temps de récupération car le chronomètre ne s'arrête que lorsque le cheval est entré dans l'aire vet gate (cela a donc une influence évidente sur la vitesse moyenne du cheval).

** contrôle vétérinaire : Le cheval entre dans l'aire vétérinaire où le vétérinaire contrôle les différents indicateurs métaboliques et les allures. La présentation se fait à 30 minutes de l'arrivée, parfois plus tôt au gré du cavalier, mais le chrono est arrêté sur la ligne d'arrivée, la rapidité de récupération n'interfère donc pas dans la vitesse moyenne.

***Ridgeway : Test de fatigue qui consiste à mesurer la fréquance cardiaque du cheval, lancer le chrono à l'issue de cette mesure alors que le cheval part pour un trotting aller-retour dans un couloir d'environ 25 mètres. Dès que le chrono affiche 1 minute, le vétérinaire mesure de nouveau la frèquence cardiaque. L'augmentation du nombre de pulsations ne doit pas être supérieure à 4 pour que l'on considère que le cheval n'est pas éprouvé.

Comments

[Sophie]

La terminer serait déjà idyllique ! ;o)

[Lucas]

Coucou ! Trop la claaasse toutes les 2 ! Bravo. Faut gagner le 130 km maintenant :)

[Sophie]

Si tu vas par là, tu oublies aussi la tortilla de Florence et Djé qui m'a aidée à ranger le matériel... Je suis pas sûre que ce soit ça qui faisait avancer la ponette sur la piste. Le refroidissement hydraulique, lui, il y est pour beaucoup par contre.

Ton commentaire aurait pu être un article du point de vue de l'assistance, même si personnellement, quand j'ai fait l'assistance d'autres (Ona, Carole et Denis principalement), je ne voyais qu'eux : la performance des chevaux et la qualité de gestion des cavaliers. Après, à chacun son point de vue et ses centres d'intérêt, mais je pense tout de même que la vraie performance de dimanche, c'est à Hémy qu'elle doit être attribuée, certes avec l'aide que nous lui avons apportée, vous 2 et moi ce jour-là, davantage de personnes tout au long de la préparation (je fais là allusion aux professionnels et à mes deux amies cavalières).
Quel dommage que tu ne profites pas de l'opportunité que je t'avais offerte d'écrire toi-même quelques articles et compte-rendu, puisque tu sembles avoir la verve prolixe... Bien que, je le rappelle, et ce sans vouloir mener ce blog en dictature, le but de ce blog est de parler des chevaux avant des humains (c'est quand même eux qui courent), ce que j'essaie de faire.

[PHILIPPOS]

Tiens, on parle de nous sur ce blog ?
« 4 heures du mat, j’ai des frissons »
C’est pas tout à fait ça, car la température est assez clémente.
L’équipe attelle le van, monte assez facilement la bête et embarque dans la C5 (1).
Route de nuit la première heure.
Après deux heures de route, le terrain des festivités est atteint. La jument descend facilement et le conducteur embarque dans la C5 (2) pour placer le van en travers de la pente non négligeable (on a déjà vu un véhicule dévaler sans chauffeur.
Le départ initialement prévu à 7 heures est reporté à 8.
L’équipe peut glander un peu et essayer de repérer les points stratégiques de la course : départ, arrivée, aire de grooming, entrée du vet-gate, mais aussi buvette et ravitaillement (ceux ci sont indispensables pour une bonne assistance !
Déception, le parking est à plus de 50m, le vet à 100m et la ligne de départ à plus de 200m. Cette organisation laisse présager une assistance « musclée ».
« 8 heures, c’est parti »
La petite quitte Cleyrac avec sa cavalière et l’assistance embarque dans la C5 (3). Angel bien réveillé est attaché, Julien à chargé le matos.
Arrêt au point 1 d’assistance, tout le monde descend, flotte ainsi que : eau, seau, bouteille, pulvé.
Départ du point 1 d’assistance, tout le monde embarque dans la C5 (4). Julien a rechargé le matos.
Arrêt au point 2 d’assistance, tout le monde descend, flotte ainsi que : eau, seau, bouteille, pulvé.
Départ du point 2 d’assistance, tout le monde embarque dans la C5 (5). Julien a rechargé le matos.
Arrêt au point 3 d’assistance, tout le monde descend, flotte ainsi que : eau, seau, bouteille, pulvé.
Départ du point 3 d’assistance, tout le monde embarque dans la C5 (6). Julien a rechargé le matos.
Arrêt au point 4 d’assistance, tout le monde descend, flotte ainsi que : eau, seau, bouteille, pulvé.
Départ du point 4 d’assistance, tout le monde embarque dans la C5 (7). Julien a rechargé le matos.
« 9heures 57, premier vet-gate »
Tout le monde descend, flotte ainsi que : eau, bouteille, pulvé, mais aussi cardio, stétho, seaux, éponges, licol, tapis etc….
« 10h48 heures, c’est reparti »
Départ de Cleyrac, tout le monde embarque dans la C5 (8). Julien a rechargé le matos.
Arrêt au point 1 d’assistance, tout le monde descend, flotte ainsi que : eau, seau, bouteille, pulvé.
Départ du point 1 d’assistance, tout le monde embarque dans la C5 (9). Julien a rechargé le matos.
Arrêt au point 2 d’assistance, tout le monde descend, flotte ainsi que : eau, seau, bouteille, pulvé.
Le petit de l’assistance s’agite, parcourt l’habitacle à une vitesse impressionnante et commence à se faire « attraper ».
Départ du point 2 d’assistance, tout le monde embarque dans la C5 (10). Julien a rechargé le matos.
Arrêt au point 3 d’assistance, tout le monde descend, flotte ainsi que : eau, seau, bouteille, pulvé.
Départ du point 3 d’assistance, tout le monde embarque dans la C5 (11). Julien a rechargé le matos.
Arrêt au point 4 d’assistance, tout le monde descend, flotte ainsi que : eau, seau, bouteille, pulvé.
Départ du point 4 d’assistance, tout le monde embarque dans la C5 (12). Julien a rechargé le matos.
« 12 heures 51, deuxième vet-gate »
Tout le monde descend, flotte ainsi que : eau, bouteille, pulvé, mais aussi cardio, stétho, seaux, éponges, licol, tapis etc….
« 13 heures 53, c’est reparti »
Départ de Cleyrac, tout le monde embarque dans la C5 (13). Julien a rechargé le matos.
Arrêt au point 1 d’assistance, tout le monde descend, flotte ainsi que : eau, seau, bouteille, pulvé.
Départ du point 1 d’assistance, tout le monde embarque dans la C5 (14). Julien a rechargé le matos.
Arrêt au point 2 d’assistance, tout le monde descend, flotte ainsi que : eau, seau, bouteille, pulvé.
Le petit de l’assistance n’en peut plus, renverse les seaux, vide les bouteilles.
Départ du point 2 d’assistance, tout le monde embarque dans la C5 (15). Julien a rechargé le matos.
Arrêt au point 3 d’assistance, tout le monde descend, flotte ainsi que : eau, seau, bouteille, pulvé.
Départ du point 3 d’assistance, tout le monde embarque dans la C5 (16). Julien a rechargé le matos.
Arrêt au point 4 d’assistance, tout le monde descend, flotte ainsi que : eau, seau, bouteille, pulvé.
Départ du point 4 d’assistance, tout le monde embarque dans la C5 (17). Julien a rechargé le matos.
« 16 heures 07, arrivée »
Tout le monde descend, flotte ainsi que : eau, bouteille, pulvé, mais aussi cardio, stétho, seaux, éponges, licol, tapis etc….
Le comité d’accueil est là. Félicitations et congratulations pour la performance.
Le petit de l’assistance n’a pas fini sa prestation et parcours allégrement son circuit passant par les deux couloirs du van et les padocks voisins.
Angelo est tout rouge ! Alors un petit tour à la buvette voisine s’impose.
Un passage chez les « Thierry’s » pour un dernier petit coup.
« 19 heures, on rentre »
L’équipe attelle le van, monte facilement la bête et embarque dans la C5 (18). Julien a rechargé le matos.
« 21 heures, arrivée au bercail »
Mim descend vraiment facilement.
Les autres : « alors, tu as gagné ? »
Min : «oui, c’était facile »
Les autres : « Bienvenu au club des « bêtes de nationale » »
Reste à ranger le matos, mais pas tout, il faut en garder pour demain.
Nelly a préparé le repas.
« 23 heures, bonne nuit »
Oubliés, les moments photos, le petit sandwich pris sur le pouce, la saucisse tombée au sol réduisant le repas à du pain moutardé, les erreurs de parcours, les commentaires, ….ce fut une belle journée…

[Anne]

Je crois t'avoir tout dit par téléphone, mais j'en rajoute une p'tite couche : "vous êtes trop d'la balle toutes les deux" ...moi je suis fan !!