Waterproof El K
Les sorties d'El Qahirah sont définies selon un programme assez précis et nous sommes arrivées toutes deux à la phase où nous entamons les sorties en selle.
Cela fait un bon moment maintenant que nous travaillons de concert avec notre ostéopathe et notre vétérinaire, et j'ai pu observer des progrès plus ou moins rapides selon les méthodes de travail utilisées au cours des derniers mois.
Cela est déjà un bel avancement en soi car longtemps les efforts ont été vain. Il semblerait que les manipulations aient enfin porté leurs fruits.
Ma façon d'observer a aussi changé pour s'éloigner d'une vue basique et binaire : Je ne me contente pas d'observer une courbe toute bête mais j'observe un muscle, une tension, et surtout, je ressens cette tension lors des déplacements.
Aujourd'hui, contre vents et marées, la priorité est au travail d'El Qahirah. Je crois que les animaux de la forêt, ramasseurs de champignons et autres chasseurs n'ont aucune priorité qui leur tient à coeur comme la santé et l'avenir d'El Qahirah peuvent me torturer viscéralement, sinon nous les aurions certainement croisés.
Leur absence a fortement contribué à permettre à El qahirah de se concentrer sur son travail et d'adopter la bonne hauteur de tête et la bonne position de tête (importance de l'angle formé par son chanfrein et le sol) que je lui demande lors de ce travail qui se doit d'être rigoureux.
Même les traces d'un crime récent, matérialisées par une flaque où se mêlaient une boue ocre et le sang écarlate d'un gibier que mon imagination refusait hypocritement de visualiser étendu, n'auront su la détourner, et pourtant cela aura réveillé les sens prédateurs de ma louve Kira.
Alors on va continuer à travailler, et ce d'autant plus que c'est la trêve pour les chevaux de compétition. Qu'il pleuve, qu'il neige, qu'elles que soient les conditions et du temps qu'elles ne mettent pas El Qahirah en danger, nous sommes bien équipées, et je crois plus déterminées que jamais.