Petite Reine...

Je sens encore l'odeur de ta crinière lorsque je venais y enfouir mon visage pour mieux m'en imprégner.
Je vois encore tes yeux d'ambre sombre, dans lesquels je pouvais lire en toi comme dans un livre.
J'entends encore ton hennissement rauque, dès que le bruit de la porte qui s'entrouvre annonçait mon arrivée.
Je touche encore du bout des doigts ta robe d'or veloutée et tes crins rèches et indisciplinés.
Je me berce encore à la mélodie lancinante martelée par tes petits sabots noirs jamais fatigués.
Je vole encore avec toi comme sur un tapis volant fou qui raserait le sol.
Je peux faire tout cela... Il me suffit de fermer les yeux...
Six ans aujourd'hui que tu es partie. Mon Ulla, toujours là...